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Un système de méditation

Les méditations pratiquées dans la communauté Triratna n’ont pas été choisies au hasard dans la richesse des pratiques de méditation bouddhiste traditionnelles. Elles s’organisent en un « système de méditation », un ensemble cohérent et progressif de méditations permettant au pratiquant d’avancer toujours plus loin sur sa voie.

Le bouddhisme est issu de la méditation ; il est  issu de la méditation du Bouddha sous l'arbre de l'Éveil, il y a deux mille cinq cents ans. Il est donc issu de la méditation sous sa forme la plus haute : non  pas simplement de la méditation dans le sens de concentration, ni même d'expérience d'états de conscience élevés, mais de la méditation dans le  sens de la contemplation, ce par quoi j'entends une vision et une expérience directes, totalement englobantes, de la Réalité ultime. C'est  de cela qu'est sorti le bouddhisme, et c'est à cela qu'il s'est constamment rafraîchi tout au long des siècles.

Parmi le grand nombre de techniques de méditation qui se sont développées dans la tradition bouddhiste, j'en ai choisi quelques-unes pour former ce que l'on peut appeler, peut-être un peu ambitieusement, un système : un système organique et vivant, non pas un système mort, mécanique,  ou artificiellement créé. Ces méthodes de méditation les plus importantes et les plus connues sont l'attention sur le souffle (anapana sati), le metta bhavana ou développement de la bienveillance universelle, la pratique du juste assis,  la pratique de visualisation (la visualisation d'un bouddha ou d'un bodhisattva, avec la récitation du mantra de ce bouddha ou de ce bodhisattva),  la remémoration des six éléments, et la remémoration de la chaîne des nidanas.

Il y a aussi le groupe des cinq méthodes de base de méditation, décrit dans La Méditation bouddhiste : systématique et pratique, de C. M. Chen. Dans ce groupe, chacune de ces cinq méthodes de méditation est l'antidote d'un poison mental particulier. La méditation sur l'impureté (la « méditation du cadavre ») est l'antidote de l'avidité. Le metta bhavana est l'antidote de l'aversion. L'attention, que ce soit sur le souffle ou sur toute autre fonction physique ou mentale, est l'antidote du doute ou de la distraction de l'esprit. La remémoration de la chaîne des nidanas est l'antidote de l'ignorance. La remémoration des six éléments est l'antidote de l'orgueil. Si vous vous débarrassez de ces « cinq poisons mentaux », vous avez déjà fait beaucoup de progrès ; vous êtes, en fait,  bien proche de l'Éveil. Cependant, dans cet arrangement, la relation entre les pratiques est, si l'on peut dire, spatiale (elles sont toutes au même niveau, arrangées en une sorte d'étoile) et non progressive (d'une méthode à l'autre vous ne faites pas de progrès). Ce qu'il nous faut, c'est une disposition progressive des méthodes de méditation, une séquence véritablement cumulative qui nous fasse progresser pas à pas.

L'attention sur le souffle.

Dans une telle série, l'attention sur le souffle vient en premier. Pour beaucoup d'entre-vous, cela a probablement été la  première introduction à la méditation ; c'est habituellement la première méthode de méditation que nous enseignons dans la Communauté Triratna.

Il y a diverses raisons pour lesquelles nous commençons par cette méditation. C'est une méthode « psychologique », dans le sens où le débutant peut la considérer d'un point de vue psychologique ; on n'a besoin de connaître aucun enseignement spécifiquement bouddhique pour la pratiquer.

C'est une pratique très importante, dans la mesure où c'est le point de départ du développement de l'attention en général - l'attention portée sur toutes les activités de la vie. Nous commençons par prendre conscience de notre souffle, mais ce n'est que le commencement. Nous devons essayer d'étendre cela jusqu'à ce que nous soyons conscient de tous les mouvements de notre corps, et de tout ce que nous faisons, exactement. Nous devons prendre conscience du monde qui nous entoure, et des autres gens. De façon ultime, nous devons prendre conscience de la Réalité elle-même. Mais nous commençons par l'attention sur le souffle.

Le développement de l'attention est aussi important parce que c'est la clef de l'unification psychique. Ceci est la véritable raison pour laquelle c'est en général l'attention sur le souffle qui est la première pratique enseignée aux gens qui viennent à nos centres. Quand nous venons  à notre première classe de méditation, nous n'avons pas de réelle individualité. En général, nous ne sommes qu'un paquet de désirs en conflit, voire un paquet de soi en conflit, maintenus ensemble de façon lâche par le fil d'un nom et d'une adresse. Ces désirs et ces soi sont à la fois conscients et inconscients. Même la prise de conscience limitée que nous  pratiquons lorsque nous  pratiquons l'attention sur le souffle aide à les lier ensemble ;  elle aide au moins à resserrer un petit peu le fil, afin qu'ils ne soient pas trop lâches ; elle fait de ces désirs et de ces soi différents un paquet plus reconnaissable et plus identifiable.

Si nous la menons un peu plus loin, la pratique de l'attention nous aide à créer une unité et une harmonie réelles entre les différents aspects - ce qu'ils sont maintenant devenus - de nous-même. En d'autres termes, c'est par l'attention que nous commençons à créer une véritable individualité. L'individualité, par essence, est unifiée ; une individualité non unifiée est une contradiction dans les termes. À moins que nous ne devenions unifiés, à moins que nous ne soyons de véritables personnes autonomes (ce qui veut dire des personnes unifiées), il n'y a pas de véritable progrès. Il n'y a pas de véritable progrès car il n'y a pas d'engagement, et vous ne pouvez pas vous engager s'il n'y a pas une seule individualité à engager. Seule une personne unifiée peut s'engager, car  toutes ses énergies coulent dans la même direction ; une énergie, un intérêt, un désir, n'est pas en conflit avec un autre. L'attention, la prise de conscience, à tant de niveaux différents, est donc d'importance cruciale  - c'est la clef de l'ensemble.

Mais il y a un danger. Il y a en fait des dangers à chaque pas, mais ici, à ce pas, il y a un danger particulièrement grand. Le danger est qu'au cours de notre pratique de l'attention nous développions ce que j'ai appelé « l'attention aliénée », qui n'est pas une véritable attention. L'attention aliénée apparaît quand nous sommes conscient de nous-même sans réellement faire l'expérience de nous-même. Tout en pratiquant l'attention, la prise de conscience, il est donc très important que nous entrions en contact avec nos émotions, quelles qu'elles soient.  Idéalement, nous entrerons en contact avec nos émotions positives - si nous en avons ou pouvons en développer. Pour l'instant, il nous faudra peut-être entrer en contact avec nos émotions négatives. Il vaut mieux établir un contact réel et vivant avec nos émotions négatives (ce qui veut dire reconnaître leur existence et en faire l'expérience, mais ne pas s'y complaire), que rester dans cet état aliéné et ne pas du tout faire l'expérience de nos émotions.

Le metta bhavana.

C'est là que le metta bhavana et les pratiques similaires entrent en scène : non pas seulement la maitri (en pâli : metta), la bienveillance elle-même, mais aussi les autres brahma viharas : la karuna, la mudita et l'upeksha (en pâli : upekkha), c'est-à-dire, respectivement, la compassion, la joie sympathique et l'équanimité, ainsi que la shraddha (en pâli : saddha), la foi. Toutes sont basées sur la metta ; la metta, la bienveillance, l'amitié (dans un sens profond et positif) est l'émotion positive fondamentale. Les années passant, je suis en contact avec un nombre de plus en plus grand de membres de l'Ordre, de mitras, d'amis, et même de gens en dehors de la Communauté Triratna, et je vois de plus en plus clairement l'importance des émotions positives dans notre vie, que ce soit notre vie mondaine ou notre vie spirituelle. Je dirais que le développement des émotions positives, le développement de l'amitié, de la joie, de la paix,  de la foi, de la sérénité, etc., est absolument crucial pour notre développement en tant que personnes autonomes. Ce sont, après tout, nos émotions qui nous font avancer ; ce ne sont pas des idées abstraites qui le font. Ce sont nos émotions positives qui nous maintiennent sur le chemin spirituel, nous donnant de l'inspiration, de l'enthousiasme, etc., jusqu'à ce que nous puissions développer la Vision parfaite et être motivé par elle.

A moins que nous n'ayons des émotions positives, à moins que nous n'ayons beaucoup de metta, de karuna, de mudita, d'upeksha et de shraddha, il n'y aura pas de vraie vie dans l'Ordre. L'émotion positive, dans un sens très ordinaire, est le sang vital de l'Ordre. S'il n'y a pas d'émotion positive dans l'Ordre, il n'y a pas du tout de vie dans l'Ordre, et donc pas de vie dans la Communauté Triratna. Le développement d'émotions positives en chacun de nous, et en nous tous en relation avec les autres, est donc absolument crucial. Le metta bhavana, en tant que pratique de développement de l'émotion positive de base, la metta, est donc absolument crucial.

La pratique de la méditation des six éléments.

Mais supposez que vous ayez développé la prise de conscience, et supposez que vous ayez développé toutes ces émotions positives, supposez que vous soyez une personne pleine d'attention, très positive, très responsable, voire une personne autonome, au moins d'un point de vue psychologique ; quelle est alors l'étape suivante ? L'étape suivante est la mort ! L'individu heureux et en bonne santé que vous êtes - ou étiez - doit mourir. En d'autres termes, la distinction sujet-objet elle-même doit être transcendée ; l'individualité mondaine, aussi pure et parfaite  soit-elle, doit être brisée. La pratique-clef de la méditation est ici la remémoration des six éléments (les six éléments sont la terre, l'eau, le  feu, l'air, l'éther ou espace, et la conscience).

Il y a aussi d'autres pratiques qui nous aident à briser notre individualité mondaine présente (fût-elle consciente, fût-elle émotionnellement positive) : la remémoration de l'impermanence, la remémoration de la mort, ainsi que les méditations de shunyata, incluant la méditation sur la chaîne des nidanas. Mais les méditations de shunyata peuvent devenir assez abstraites, pour ne pas dire intellectuelles. La remémoration des six éléments - consistant à rendre les éléments de terre, d'eau, de feu, etc., contenus en  nous, aux éléments de terre, d'eau, de feu, etc., de l'univers, en renonçant tour à tour à la terre, à l'eau, au feu, à l'air, à l'espace, et même à notre conscience individualisée - est la manière la plus concrète et la plus pratique de pratiquer à cette étape particulière. C'est la pratique-clef pour briser notre sens d'individualité relative.

Nous pouvons même dire que la pratique des six éléments est elle-même une méditation de shunyata, car elle nous aide à réaliser la vacuité de notre individualité mondaine - elle nous aide à mourir. Il y a beaucoup de traductions du mot shunyata. On trouve parfois « vacuité », parfois « relativité ». Guenther le traduit par « rien ». Mais shunyata pourrait bien être traduit par « mort », car c'est la mort de tout ce qui est conditionné. Ce n'est que lorsque l'individualité conditionnée meurt que l'Individualité inconditionnée - comme nous pouvons l'appeler - commence à émerger. En méditation, alors que nous allons de plus en plus profondément, nous faisons souvent l'expérience d'une grande peur. Les gens, parfois, reculent devant cette peur, mais il est bon de se laisser en faire l'expérience. La peur se produit lorsque nous ressentons, pourrions-nous dire, le toucher de la shunyata, d'un peu de Réalité, sur notre soi conditionné. On ressent ce petit toucher de la shunyata comme la mort. En fait, pour le soi conditionné, c'est la mort. Le soi conditionné a donc peur - nous avons peur.

La remémoration des six éléments, et les autres méditations de shunyata sont des méditations de vipashyana (en pâli : vipassana), ou méditations de vue pénétrante, alors que l'attention sur le souffle et le metta bhavana sont des méditations de shamatha (en pâli : samatha), ou méditations de type pacifiant. La shamatha développe et affine notre individualité conditionnée, mais la vipashyana brise cette individualité, ou plutôt nous permet de voir directement à travers elle.

La visualisation.

Que se passe-t-il après que le soi mondain est mort ? Dans un langage peu traditionnel, de l'expérience de la mort du soi mondain apparaît le soi transcendant. Le soi transcendant apparaît au milieu  du ciel - au milieu du Vide - où nous voyons une fleur de lotus. Sur la fleur de lotus,  il y a une graine en forme de lettre. Cette lettre est ce que l'on appelle un mantra bija. Ce mantra bija est transformé en un bouddha ou un bodhisattva particulier. Ici, de façon évidente, nous sommes arrivés aux pratiques de visualisation.

La figure visualisée devant vous, le bouddha ou le bodhisattva, aussi sublime et magnifique soit-elle, est, en fait, vous-même : le vous  nouveau - vous tel que vous serez si seulement vous vous laissez mourir. Lorsque nous faisons une pratique complète de visualisation, au moins sous certaines formes, nous commençons par réciter et méditer sur le mantra de la shunyata : « om svabhavashuddhah sarvadharmah svabhavashuddho'ham », ce qui veut dire : « Om, toutes les choses sont pures par nature, moi aussi je suis  pur par nature ». Ici, pur signifie Vide, pur car sans concept, pur car  sans conditionnalité, parce que nous ne pouvons renaître sans passer par la mort. Pour être un peu elliptique, il n'y a pas de Vajrayana sans Mahayana,  et le Mahayana est le yana de la shunyata, l'expérience de la shunyata.  C'est pourquoi mon cher ami et maître, M. Chen, l'ermite Tch'an de Kalimpong, disait souvent : « Sans la réalisation de la shunyata, les visualisations du Vajrayana ne sont que vulgaire magie. »

Il y a de nombreuses sortes de pratiques de visualisation ; il y a beaucoup de niveaux de pratique différents ; il y beaucoup de bouddhas, de bodhisattvas, de dakas, de dakinis, de dharmapalas différents que l'on peut visualiser. Les pratiques particulières les plus fréquentes dans l'Ordre bouddhiste Triratna se rattachent à Shakyamuni, Amitabha, Padmasambhava, Avalokiteshvara, Tara, Manjughosha, Vajrapani, Vajrasattva et Prajñaparamita. Chaque membre de l'Ordre à sa propre pratique individuelle de visualisation, avec le mantra s'y rattachant ; il les reçoit au moment de l'ordination. J'aimerais, personnellement, que les membres de l'Ordre  les plus expérimentés soient complètement familiers avec au moins deux ou trois formes  de pratiques de visualisation.

La signification générale de la pratique de visualisation apparaît avec une clarté particulière dans la sadhana de Vajrasattva. Vajrasattva est un bouddha apparaissant sous forme de bodhisattva. Il est de couleur blanche - blanc pour la purification. La purification, ici, consiste en la réalisation qu'au sens ultime vous n'êtes jamais devenu impur : vous êtes pur depuis le commencement, pur depuis le commencement sans commencement, pur par nature, essentiellement pur ; dans les profondeurs de votre être, vous êtes pur car sans conditionnalité, ou plutôt, vous êtes pur car sans distinction même entre conditionné et Inconditionné et, donc, vous êtes Vide. Pour toute personne qui a grandi dans une civilisation imprégnée de culpabilité telle que la nôtre, en Occident, ce genre d'affirmation doit  sûrement être une grande révélation - un choc immense et positif.

Vajrasattva est aussi associé à la mort : non seulement à la mort spirituelle, mais aussi à la mort physique. Il y a ici un lien avec le Livre tibétain des Morts. Ce que l'on appelle le Livre des Morts est en tibétain appelé le Bardo Thödol, ce qui veut dire « la libération par l'écoute dans le stade intermédiaire » (c'est-à-dire par l'écoute de l'instruction donnée  par le lama assis près de ce qui était votre corps, et qui vous explique ce qui vous arrive dans l'état intermédiaire après votre mort). Cet état intermédiaire est intermédiaire entre la mort physique et la renaissance physique. Mais la méditation elle-même est aussi un état intermédiaire, car quand nous méditons - dans le véritable sens - nous mourons.  De la même façon, la mort physique est un état méditatif, un état de méditation forcée, de samadhi forcée. Dans ces deux états intermédiaires - l'état entre mort et renaissance, et l'état se produisant dans la méditation - nous pouvons voir des bouddhas et des bodhisattvas, ou même des mandalas de bouddhas et de bodhisattvas. Ils ne sont pas en dehors de nous ; ils sont la manifestation de notre propre Esprit véritable, la manifestation  du dharmakaya, et nous pouvons, si l'on peut dire, nous identifier avec  eux et renaître ainsi spirituellement, renaître, si l'on peut dire, dans un mode d'existence transcendant. Si nous ne réussissons pas à nous identifier de cette manière, alors nous renaissons simplement dans le sens ordinaire :  nous retombons dans l'ancien soi conditionné.

Les quatre étapes du système de méditation.

J'espère que nous pouvons maintenant commencer à  voir tout le système de méditation, au moins dans ses grandes lignes. Il y a quatre grandes étapes, que je vais brièvement récapituler. La première grande étape est l'étape d'unification. C'est la première chose que vous devez faire en liaison avec la méditation. L'unification est essentiellement atteinte par la pratique de l'attention sur le souffle, ainsi que par la pratique de l'attention et de la prise de conscience en général. Ici, dans cette étape, nous développons un soi unifié.

La deuxième grande étape est l'étape de positivité émotionnelle. Ceci est essentiellement atteint par le développement de la metta, de la karuna, de la mudita, etc. Ici, le soi unifié est élevé à un niveau plus haut, plus raffiné et en même temps plus puissant, symbolisé par la belle fleur ouverte du lotus blanc.

Puis vient la troisième grande étape de mort spirituelle, atteinte essentiellement par la remémoration des six éléments, mais aussi par la remémoration de l'impermanence, la remémoration de la mort,  et les méditations de shunyata. Ici, on voit au travers du soi affiné, et on fait l'expérience du Vide, de la shunyata, de la mort spirituelle.

Et puis, quatrièmement, il y a la grande étape de la renaissance spirituelle. Ceci est atteint par la pratique de la visualisation et de la récitation du mantra. La visualisation abstraite (c'est-à-dire la visualisation de formes géométriques et de lettres) aide aussi. Voilà, dans ses grandes lignes, le système de méditation.

Mais vous vous demandez peut-être : Où se situe l'ordination ? Où  se situe l'apparition du bodhicitta ? Qu'en est-il de la pratique du juste assis ? Je vais brièvement traiter chacune de ces questions.

Tout d'abord, où se situe l'ordination ? Ordination veut dire Aller en refuge. Aller en refuge veut dire s'engager. L'engagement est possible à différents niveaux. D'un point de vue théorique, on pourrait être ordonné sans jamais avoir pratiqué la méditation ; en pratique, cependant, je dirais que cela a fort peu de chances de se produire - pour autant que je sache, cela ne s'est encore jamais produit. On ne peut pas s'engager - ce qui est ce que signifie l'ordination - sans être raisonnablement unifié. Sans cela vous vous engagez aujourd'hui dans cette direction, et demain vous retirez votre engagement, car la totalité de votre être n'a pas été impliquée. Vous ne pouvez pas non plus vous engager sans que vous ayez une certaine quantité de positivité émotionnelle, sans quoi vous n'avez rien pour vous faire avancer. Pour s'engager, il devrait aussi y avoir une petite lueur de Vision parfaite, ou au moins le reflet d'une petite lueur de Vision parfaite. Cette petite lueur - ou ce reflet d'une petite lueur - ne suffit pas vraiment pour faire de vous une personne qui Entre dans le Courant, mais quelque chose de cette nature est cependant nécessaire. L'ordination semblerait donc se situer quelque part entre la deuxième et la troisième  des étapes principales de méditation. On pourrait dire qu'elle vient quand on a juste commencé à entrer dans la troisième étape, l'étape de mort spirituelle, ou quand on est au moins ouvert à la possibilité de faire l'expérience de cette mort spirituelle. Ceci, bien sûr, est selon le Chemin des pas réguliers ; nous savons qu'il y a aussi un Chemin des pas irréguliers.

Deuxièmement, où se situe l'apparition du bodhicitta ? Bodhicitta veut dire « Volonté d'Éveil ». Ce n'est pas une volonté égoïste ; c'est plus de la nature d'une aspiration supra-individuelle. Le bodhicitta n'apparaît que quand l'individualité (dans le sens ordinaire) a dans une certaine mesure été transpercée. Le bodhicitta est l'aspiration à atteindre l'Éveil pour le bénéfice de tous - c'est ainsi qu'il est communément décrit. Non pas qu'il y ait une « personne autonome » cherchant à atteindre l'Éveil pour le bien de « vrais autres ». Le bodhicitta apparaît au-delà du soi et au-delà des autres - quoique non sans soi et sans autres. Il apparaît quand le soi mondain est transpercé, mais avant que le soi transcendantal ait réellement émergé. Il apparaît quand on ne recherche plus l'Éveil pour (ce qu'on appelle) le soi, mais que l'on ne s'est pas encore complètement dédié à atteindre l'Éveil pour (ceux qu'on appelle) les autres. Le bodhicitta apparaît donc entre la troisième et la quatrième étape, entre l'étape de mort spirituelle et l'étape de renaissance spirituelle. Le bodhicitta est la graine de la renaissance spirituelle. Il y a une anticipation de ceci, lors de l'ordination privée, lorsque l'on reçoit le mantra. A cette occasion, le mantra est la graine de la graine du bodhicitta. Après tout, lorsque l'on est ordonné on est allé de l'avant ; notre ordination est notre départ en avant ; on a quitté le groupe, au moins psychologiquement si ce n'est physiquement ; on est mort pour le groupe : on aspire à l'Éveil. Et, sûrement, on n'y aspire pas seulement pour son propre bien, mais, de façon ultime, pour le bien de tous. Il n'est donc pas surprenant qu'à ce moment-là quelque léger reflet du bodhicitta apparaisse, au moins dans certains cas.

Troisièmement, qu'en est-il de la pratique du juste assis ? Il est difficile d'en dire beaucoup plus que « quand on est juste assis, on est juste assis ». Mais au moins on peut dire qu'il y a des moments où l'on est juste assis et des moments aussi où l'on n'est pas juste assis. On n'est pas juste assis quand on pratique d'autres méditations. On n'est pas juste assis quand on pratique l'attention sur le souffle, le metta bhavana, la remémoration des six éléments, etc. Dans toutes ces autres méditations, un effort conscient est requis. Mais on doit faire attention à ce que cet effort conscient ne soit pas trop voulu, voire trop volontaire, et pour contrer cette tendance on peut pratiquer le juste assis. En d'autres termes, nous pratiquons le juste assis entre les autres méthodes. Il y a une période d'activité (pendant laquelle nous pratiquons, par exemple, l'attention sur le souffle ou le metta bhavana), puis une période de ce que l'on pourrait qualifier de passivité, une période de réceptivité. De cette façon, nous continuons : activité - réceptivité - activité - récepivité - et ainsi de suite ; attention sur le souffle - juste assis - metta bhavana - juste assis - remémoration des six éléments - juste assis - visualisation - juste assis. Nous pouvons continuer ainsi sans cesse, ayant un rythme et un équilibre parfaits dans notre méditation : nous prenons et nous lâchons prise, nous saisissons et nous relâchons, il y a action et non-action. Ainsi, nous atteignons une pratique de méditation parfaitement équilibrée, et tout le système de méditation devient complet.

Les cinq méthodes fondamentales de méditation.

Dans la tradition bouddhiste, il y a cinq exercices fondamentaux de méditation, chacun d'entre-eux étant un antidote de l'un ou de l'autre des « cinq poisons », qui sont la distraction, la colère, l'avidité, l'orgueil et l'ignorance.

La distraction.

Tout d'abord, le poison de la distraction, ou la tendance de l'esprit à sauter de ceci à cela. On parle de gens ayant un « esprit de sauterelle », ou un « esprit de papillon », par quoi l'on veut dire qu'ils sont incapables de s'arrêter sur quelque chose même un seul instant. C'est une question d'être - dans le célèbre vers de T.S. Eliot - « distrait de la distraction par la distraction ». Ceci résume tout à fait la vie moderne ; c'est un processus constant - chaque jour, chaque semaine - d'être « distrait de la distraction par la  distraction ». L'antidote de ceci, au moins en tant qu'état d'esprit, est l'attention sur le souffle. Une concentration focalisée sur le processus de respiration est l'antidote de toutes nos distractions.

La colère.

Le deuxième des cinq poisons est la colère. L'antidote de la colère est aussi assez simple. C'est le metta bhavana, la méditation de développement de la bienveillance universelle, la belle pratique que tant d'entre-nous trouvons extrêmement difficile. Et beaucoup de gens savent de leur propre  expérience que, de temps en temps au moins, cette émotion négative particulière de colère peut être dissipée à l'aide de cette pratique de méditation - le développement délibéré et conscient de l'amour et de la bonne volonté envers tous les êtres vivants. Ainsi, on fait disparaître le oison de la colère par le développement de la bienveillance universelle.

L'avidité.

Troisièmement, nous arrivons à l'avidité. En un sens, c'est le poison par excellence. Ce n'est pas seulement le « désir », mais ce que nous pouvons décrire comme le « désir névrotique ». Prenons, par exemple, le cas de la nourriture - de la nourriture ordinaire. Nous avons tous un désir de nourriture, et nous aimons en manger - c'est tout à fait normal et sain. Mais le désir de nourriture devient névrotique quand nous essayons d'utiliser la nourriture comme un substitut pour satisfaire un autre besoin, mental ou émotionnel. Pas plus tard qu'hier soir je lisais le rapport d'un journaliste de magazines féminins disant que de nombreuses lectrices écrivent pour dire que lorsqu'elles sont en face d'un problème émotionnel elles ressentent un besoin incontrôlable de manger des douceurs. C'est un désir névrotique. En d'autres termes, c'est de l'avidité.

Comme nous pouvons le voir si facilement, l'avidité est un grand problème, en particulier de nos jours. Il y a toute une énorme industrie  orientée vers la seule stimulation de notre avidité. C'est, bien sûr, l'industrie - ou tout ce que vous voudrez la nommer - de la publicité. Elle a pour objet de nous persuader, avec ou sans notre connaissance, que nous « devons » avoir ceci ou cela. En fait, nous pouvons dire que la publicité est une des professions les plus à l'encontre de l'éthique qui soient.

L'avidité peut être éradiquée à l'aide de diverses pratiques. Vous pouvez voir combien le problème est important par le nombre des antidotes. Certaines d'entre-elles sont vraiment drastiques. C'est le cas, par exemple, de la contemplation des dix étapes de décomposition d'un cadavre. C'est toujours une pratique assez en vogue dans certains pays bouddhistes. On dit que c'est un antidote particulièrement efficace de l'avidité sexuelle, en d'autres termes du désir sexuel névrotique.

Si l'on ne peut faire cette pratique jusqu'au bout, il en existe une version plus douce : la méditation sur un lieu de crémation. En Inde, comme vous le savez sans doute, on utilise la crémation plutôt que  l'enterrement, et un endroit particulier, appelé le lieu de crémation, est réservé à cela, souvent sur les bords d'une rivière. On nous conseille d'y aller la nuit, seul, de s'y asseoir et de méditer. Je peux vous assurer que ces lieux de crémation ne sont pas toujours de très jolis endroits, au moins le jour. Il y a des fragments d'os et de vêtements calcinés qui traînent  et, généralement, l'odeur fétide de chair humaine brûlée flotte dans l'air. Mais ce peut être une pratique très bénéfique et intéressante, et, je dirais même, vivifiante.

J'en ai moi-même fait l'expérience il y a nombreuses années, sur les bords du Gange, non loin de Lucknow. Il y avait là une belle étendue  de sable argenté qui était utilisée comme lieu de crémation, et c'était  la nuit de la pleine lune. Tout avait une touche argentée, et l'on pouvait tout juste discerner les petits monticules, ici et là sur le sable, où des crémations avaient eu lieu. L'endroit était parsemé de petits morceaux d'os et de parties de crânes. C'était très calme et paisible, et on se sentait vraiment très loin du monde. Il n'y avait rien de déprimant du tout dans  cette expérience ; on peut seulement dire que c'était vivifiant. Comme je l'ai dit, on se sentait loin de tout, presque comme si sa propre crémation avait déjà eu lieu. En liaison avec cela il est intéressant de noter que, lorsqu'un hindou devient un sannyasin orthodoxe, il fait son propre  service funéraire, jouant les diverses étapes de sa propre crémation. L'idée est que lorsque l'on devient un sannyasin, et que l'on renonce au monde, on est civilement mort et, en ce qui concerne le monde, on n'existe plus. C'est  la dernière chose que l'on fait avant de revêtir sa robe jaune. L'association de la mort avec la renonciation et l'éradication de toutes les avidités mondaines représente le même genre d'idée.

Si même une visite occasionnelle au cimetière est trop difficile (ce peut être trop difficile pour pas mal de gens), et que l'on veut une  version encore plus douce du même genre de pratique, on peut simplement  méditer sur la mort : la mort est inévitable, elle vient en son temps pour chacun, et personne ne peut y échapper. Puisqu'elle doit venir, pourquoi  ne pas faire le meilleur usage possible de sa propre vie ? Pourquoi vouer sa vie à des buts qui n'en valent pas la peine ? Pourquoi se complaire dans des désirs misérables qui, à long terme, n'apportent ni satisfaction ni bonheur ? De cette manière, on médite sur l'idée de la mort. C'est un antidote de l'avidité en général, que ce soit pour des possessions, le succès ou le plaisir.

On peut aussi méditer sur l'impermanence : tout est impermanent, rien ne dure (que ce soit le système solaire ou votre propre respiration) ; d'un instant à l'autre tout change. On se remémore le fait que tout va passer, comme des nuages dérivant dans le ciel. Cette méditation a le même effet général que les autres pratiques que j'ai mentionnées. On ne peut pas s'attacher avec détermination à des choses quand on sait que tôt ou tard il faudra y renoncer.

Il y a une autre sorte de pratique. Elle consiste en ce qui est connu sous le nom de contemplation de la nature répugnante de la nourriture. Je ne vais pas non plus rentrer dans les détails de cette pratique, car ils sont assez peu plaisants et ont été conçus ainsi de manière très délibérée. Mais cette pratique est très bonne pour les jeunes personnes qui, de façon névrotique, s'adonnent aux douceurs.

Parmi les diverses antidotes de l'avidité on doit choisir l'exercice adapté à ses besoins. Si vous sentez que l'avidité est vraiment forte et vous tient réellement entre ses griffes, alors n'hésitez pas : serrez les dents, allez au lieu de crémation et, si vous pouvez trouver un cadavre ou quelque chose qui rappelle la mort, même si ce n'est qu'un os  ou deux, installez-vous dans l'idée de la mort. Certaines personnes se familiarisent avec cette idée en gardant des crânes et des os autour d'eux.

Après tout, qu'y a-t-il dont nous puissions avoir peur ? Dans mon  appartement, à Highgate, j'ai un vieux bol crânien très bien poli. Un jour, une dame vint prendre le thé, et me posa des questions au sujet de  mes objets tibétains. Elle me dit qu'elle aimait tout ce qui était tibétain, alors je lui dis : « Voudriez-vous voir ceci ? », le mettant dans ses mains. Elle le laissa presque tomber, comme si ç'avait été des braises ardentes. Elle dit : « Oh, mais c'est un crâne ! » Je répondis :  « Bien sûr, c'en est un : les Tibétains les utilisent toujours. » Je dirais que les Tibétains aiment beaucoup ce genre de choses. Ils aiment tout ce qui est fait d'os ou de crâne humain.  Ils aiment les rosaires faits de morceaux d'os humain, ils aiment les trompettes faites d'un fémur, et ils aiment les bols crâniens. C'est parce qu'ils ont une vue toute naturelle et pleine de bon sens de la mort. Ils ne pensent pas qu'il y ait là quoi que ce soit de morbide ou de macabre, comme nous le faisons. Beaucoup de gens ont grandi dans la tradition chrétienne, dans laquelle le mot « mort » fait descendre un frisson le long de la colonne vertébrale. Mais ce n'est pas la façon bouddhiste de considérer la mort.  La mort est quelque chose d'aussi naturel que la vie. Je cite souvent, en liaison avec ceci, cette belle phrase du grand poète moderne bengali, Tagore : « Je sais que j'aimerai la mort car j'ai aimé la vie. » Il voit  la vie et la mort comme deux facettes de la même chose, de telle sorte que si vous aimez la vie vous aimerez la mort. C'est paradoxal mais vrai.

L'orgueil.

Le quatrième des poisons est l'orgueil. Le terme original est parfois traduit par « fierté », mais je pense qu'« orgueil » convient mieux. Nous savons tous quelque chose de l'orgueil, par notre propre expérience, et je n'ai pas besoin d'en dire grand chose. L'orgueil peut être décrit comme sa propre expérience de soi en tant que  séparé, non seulement séparé mais isolé, non seulement isolé mais supérieur.

L'antidote de ce poison est la méditation sur les Six Éléments. Les six éléments sont la terre, l'eau, le feu, l'air, l'éther ou espace (akasha en sanskrit), et la conscience.

Comment fait-on cette méditation ? Tout d'abord, on médite sur la  terre. On réfléchit : « Dans mon corps physique, il y a l'élément solide, la terre, sous forme de chair, d'os, etc. Et d'où est-ce que cela vient ? Cela vient de l'élément terre de l'univers, de la matière solide de l'univers. Quand je mourrai, que va-t-il se passer ? Ma chair, mes os, etc., vont se désintégrer et retourner à l'élément terre de l'univers : “les cendres redeviendront cendres, la poussière redeviendra poussière !” » On pense et on réfléchit ainsi - quoique ce ne soient que les grandes lignes de la méditation, qui est beaucoup plus élaborée.

Puis on prend l'élément eau de son corps physique, pensant : « En  moi il y a du sang, de la sueur, des larmes, etc. C'est l'élément eau. D'où vient cet élément eau, en moi ? Ce n'est pas la mienne, elle ne m'appartient pas réellement. Elle vient de l'eau qui m'entoure :  de la pluie, des mers, des fleuves. Un jour, je devrai la rendre. Un jour, l'élément liquide, en moi, coulera à nouveau dans l'élément liquide de l'univers. »

Puis on médite sur l'élément feu, encore plus subtil. On réfléchit : « En moi il y a de la chaleur. D'où vient-elle ? Quelle est la grande source de chaleur du système solaire ? C'est le soleil. Sans le soleil le système solaire serait complètement froid et sombre. La chaleur en moi vient donc de cette source. Et quand je mourrai, que se passera-t-il ? La chaleur - qui est une des dernières choses à quitter le corps - se retirera de mes membres jusqu'à ce qu'à la fin il n'y ait plus qu'un petit point chaud au sommet de ma tête. Quand cela disparaîtra je serai mort. L'élément chaleur, en moi, sera retourné au réservoir de chaleur et de lumière de tout l'univers. » C'est ainsi que l'on médite sur l'élément feu, réfléchissant sur le fait que cela aussi a été emprunté un temps et doit être rendu.

Puis on pense à l'air. « Quel est, en moi, l'élément air ? C'est l'air dans mes poumons. Je le prends et le rends à chaque instant. Il ne  m'appartient pas réellement. Aucun des éléments ne m'appartient, mais en ce qui concerne la respiration, je ne l'ai que quelques instants  à la fois. Un jour, j'inspirerai et expirerai, j'inspirerai et expirerai... et puis je n'inspirerai plus. J'aurai finalement rendu ma respiration. Je serai mort. Ma respiration ne m'appartiendra plus, alors, et elle ne m'appartient donc pas, même maintenant. »

Puis on médite sur l'éther, ou l'espace. On réfléchit : « Mon corps physique occupe un certain espace. Mais quand ce corps se désintégrera, que deviendra cet espace limité qu'il occupait auparavant ? Cet espace se mélangera avec l'espace infini, autour de moi ; en d'autres termes, il disparaîtra. »

Ensuite, qu'en est-il de la conscience ? Vous réfléchissez : « A présent, ma conscience est associée avec le corps physique, et avec l'espace occupé par ce corps. Quand ce corps cessera d'exister, et que l'espace qu'il occupait auparavant se mélangera avec l'espace infini, que deviendra cette conscience limitée ? Elle deviendra illimitée. Elle deviendra libre. Quand je mourrai physiquement je ferai l'expérience, juste un instant, de cette conscience illimitée. Quand je mourrai spirituellement, ma conscience transcendera enfin toutes les limitations  qui soient, et je ferai l'expérience d'une liberté complète. » De cette  manière, on médite sur la conscience.

Ceci n'est qu'un résumé, mais il peut vous donner une idée de la façon de méditer sur les six éléments : la terre, l'eau, le feu, l'air, l'éther et la conscience. En méditant ainsi, on applique l'antidote du poison de l'orgueil. On se dissocie progressivement du corps matériel fait d'éléments bruts, de l'espace occupé par ce corps, et de la conscience limitée associée avec ce corps et avec cet espace. Ainsi, on devient complètement libre : on devient Éveillé.

L'ignorance.

Le cinquième poison est celui de l'ignorance. Ici, cela veut dire  ignorance spirituelle, ou absence de prise de conscience de la Réalité -  en un sens, la souillure de base. L'antidote de cela est la méditation sur les « maillons » (nidanas) de la coproduction conditionnée. Il y en a  vingt-quatre, douze mondains, relatifs à l'ordre d'existence cyclique, et douze spirituels, relatifs à l'ordre d'existence spiral. Les douze premiers représentent la Roue de la Vie, les douze autres représentent les étapes du chemin. Un ensemble correspond à l'esprit réactif, l'autre  à l'esprit créatif.

Voilà les cinq méditations fondamentales : l'attention sur le souffle, qui est l'antidote du poison de la distraction ; le développement de la bienveillance universelle, qui est l'antidote du poison de la colère ; diverses formes de méditation sur l'impermanence, la mort, l'impureté, etc., qui sont toutes des antidotes du poison de l'avidité ; la méditation sur les six éléments, antidote de l'orgueil ; et la méditation sur les nidanas, antidote de l'ignorance spirituelle.

'A Guide to the Buddhist Path' © Sangharakshita, Windhorse Publications 1990, traduction © Ujumani 2004.

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